Si les feux orange et rouge vous obsèdent ou, pire, vous traumatisent, vous allez découvrir que vous n’êtes pas les seules ! Dans le texte ci-dessous tiré de son « guide du râleur », Jean-Luc, pianiste de profession, se lance dans un savant calcul pour savoir quelle probabilité il a de tomber sur un feu vert, orange, ou rouge. Et vous allez voir que lorsque le feu tricolore n’est pas complaisant, Jean-Luc n’a plus envie de jouer une musique dans la veine d’une tendre Sonate de Mozart…
« Lorsqu’on est pressé, tous les feux sont rouges, alors que lorsqu’on a le temps,
ils sont généralement verts.
C’est bien connu, et j’enfonce une porte ouverte.
Mais il y a bien plus insidieux : la malédiction des feux orange.
En effet, arriver à un feu lorsqu’il est rouge n’est pas forcément un drame, car il
arrive qu’on ait à peine ralenti, et il repasse au vert. Dans ce cas, le rouge aura
été quasiment symbolique.
Mais quelle est la probabilité d’arriver dans l’étroit faisceau compris entre le
moment où il passe à l’orange quand vous arrivez au croisement, (genre c’est
passé de justesse), et le moment ou vous n’avez plus qu’à endurer la totalité du
temps imparti à la couleur rouge, sauf si vous êtes joueur ?
Eh bien j’ai calculé pour vous.
Si l’on considère un feu tout ce qu’il y a de banal, dont la durée au vert sera de
30 secondes, dont la durée au rouge sera de 30 secondes également, et dont
le bref passage à l’orange durera 5 secondes, la probabilité d’arriver dans cet
étroit faisceau qui correspond à l’orange est de 5 chances sur 65, soit donc une
chance sur 13.
En moyenne donc, le fait que le feu passe à l’orange au moment précis où l’on
se présente devant lui, un peu comme si le vert vous narguait au loin en se
disant « toi mon gaillard, attends, je te vois arriver…oui…encore un peu…toc !
orange ! » Ne devrait se présenter que toutes les 13 fois.
Amusez-vous à faire des statistiques sur 3 mois. Vous verrez, ça occupe.
Telle est la malédiction des feux orange ».