Où et pourquoi essayer la Fisker Karma ? Deux questions faciles auxquelles répondre pour qui aime un tant soit peu l’automobile. Où ? C’est forcément dans la Principauté de Monaco. Pourquoi ? Parce que la petite histoire veut que ce soit là que l’idée de ce sculptural engin ait germé dans la tête de son papa, le danois Henrik Fisker.
Henrik Fisker, vous dites-vous, celui qui a dessiné les BMW Z8, Aston Martin DB9 ou V8 Vantage ? Le même, ne changez rien, votre culture auto est parfaite ! A l’époque, il exposait des bolides re-dessinés au salon Top Marques lorsque le Prince Albert (jeune marié de l’été 2011) lui a demandé pourquoi il ne produirait pas des voitures belles, puissantes, mais aussi écolo. Aussitôt dit, aussitôt fait ! Bon d’accord, l’idée a fait son chemin et cette Fisker Karma n’a vu le jour qu’après quelques années. Pour ceux qui, comme moi, ont suivi le projet de très près, le temps passé à attendre les essais presse de la belle ont été longues… très longues !
Mais le jour de gloire est enfin arrivé par un beau matin ensoleillé, devant les marches de l’hôtel de Paris, sur la célèbre place du Casino de Monte-Carlo. La belle était là pour moi tout seul, sexy et rutilante dans sa livrée « Diamond Dust Shadow », ou plus prosaïquement un café au lait laqué aux reflets d’or. Sublime et étonnant !
Voici donc la réponse au « pourquoi essayer la Fisker Karma »
La première chose qu’on remarque chez elle, c’est sa « voix » de navette spatiale qui surprend les touristes. Et oui, c’est une voiture électrique et donc silencieuse. Par sécurité, on lui a ainsi donné cette voix de fausset tout droit tiré d’un film de science fiction qui fait se retourner les passants. La seconde réaction, c’est un » waouh ! » (ou » wow ! » en anglais, » УХ-ТЫ! » en russe ou » 哇! » en chinois, mais je m’égare). Une exclamation provoquée par les lignes de la Karma. Car cette voiture n’est pas belle. Non, cette voiture est sublime. Très large, très basse, ses lignes sont tendues et ramassées, acérées tout en étant pleines de galbes. Un chef d’œuvre sur quatre roues en somme qui – même à Monte-Carlo où les très belles autos font partie du paysage – fait tourner toutes les têtes sur son passage.
Je prends donc le volant. Première surprise : on ne monte pas dans la Fisker Karma, on y descend car elle est décidément très basse ! A bord, l’ambiance est nettement celle d’une voiture de luxe. Les cuirs et le bois sont là, montant très haut, confortables et rassurants. Mais ils sont différents : le bois est flotté et le cuir issu d’élevages où le bien être des vaches est pris en compte. On peut même choisir un intérieur » végétarien » ( !). Bref, l’esprit de la Fisker Karma vient d’ailleurs : de la Fée Bleue, la fée électricité. D’ailleurs, les batteries sont à l’honneur à bord puisqu’elles occupent dans leur écrin de verre toute la partie centrale de l’habitacle, faisant de la Karma une » stricte » mais opulente quatre places.
Quelle histoire sous le capot de la Fisker Karma?
Mettons les gaz ! Ah non, c’est vrai, elle est électrique… Appuyons donc sur » on » , passons en » drive » et allons y dans un silence religieux. Sortons vite de Monaco pour voir ce que la belle électrique a dans le ventre. Etonnamment maniable malgré ses généreuses mensurations, la Karma enchaine les courbes, collée à la route et n’attend qu’une chose : que le pied droit effleure la pédale pour bondir. Certes, pas aussi fort qu’une 911 ou que ses concurrentes avouées les Porsche Panamera ou Aston Martin Rapide, mais tout de même, la Karma vous colle au siège avec une facilité déconcertante et avale le 0 à 100 en 6,6 secondes. De quoi perdre tous ses points très rapidement ! Seule petite déception peut-être, le bruit du moteur thermique qui se met en route lorsqu’on sollicite la puissance électrique. Enfin, on sent surtout ses vibrations pour être tout à fait honnête car la belle est très bien insonorisée.
Parlons maintenant de ce qui peut fâcher : le prix de la Fisker Karma. A un peu plus de 100.000€ (102.300 € exactement), la Karma risque de croiser rarement nos routes, ce qui est dommage tant cette voiture est belle et pleine de qualités…
Texte : Olivier-Vincent Marechal pour Les Enjoliveuses