Loi Thévenoud : les taxis obligés d’accepter la carte bleue

Bonne nouvelle pour les utilisateurs de taxis : les chauffeurs n’ont désormais plus le droit de vous refuser la carte bleue à l’issue d’une course. Une mesure logique qui permet aux taxis de récupérer un peu de terrain face à la rude concurrence – née notamment avec l’arrivée sur le marché d’applications telles que Uber – mais également destinée à faciliter la vie des usagers et à réduire le détournement du fisc  !

Depuis le 1er janvier dernier, la loi Thévenoud oblige les  chauffeurs de taxis à accepter la carte bleue à l’issue d’une course. Cependant afin de laisser le temps aux chauffeurs de s’équiper, ce n’est que depuis vendredi 2 octobre dernier que l’absence de terminal de paiement électronique à bord est pénalisée.

Si la loi Thévenoud avait pour but initial de contenir la concurrence « déloyale » des VTC, elle a également ajouté un lot d’obligations aux taxis. L’une des mesures phares : équiper les véhicules d’un terminal de paiement électronique et d’une imprimante connectée au compteur pour fournir des reçus aux clients. Une nouveauté qui fait grincer des dents certains chauffeurs tout en réjouissant les clients et les syndicats de taxis.

Les syndicats de taxis voient un moyen de gagner de nouveaux clients

Depuis vendredi 2 octobre dernier, la loi Thévenoud oblige donc les taxis à accepter la carte bleue à la fin d’une course. Fini la chasse aux distributeurs automatiques pour remplir ses poches de liquide afin de pouvoir prendre le taxi. Et oui, il y a encore peu de temps, les clients se voyaient souvent éconduits pour cause d’absence d’appareil CB à bord ou alors pour une « panne » du matériel. Une pratique archaïque et spécifique aux taxis français !

Si les mauvaises langues y voient surtout une excuse pour les chauffeurs de ne pas déclarer la totalité de leurs courses, cette pratique – souvent reprocher aux taxis – ne devraient désormais plus exister ! D’autant plus que les syndicats de taxis ont accueilli plutôt positivement cette nouvelle disposition légale comme l’explique Nordine Dahmane, secrétaire général de l’union des syndicats FO-UNCP Taxis :

« Il est clair qu’aujourd’hui beaucoup de personnes souhaitent payer par carte bancaire. Nous ne pouvons qu’être satisfaits […] Ca permet non seulement d’attirer de nouveaux clients mais surtout de récupérer ceux que l’on a perdus au profit des VTC puisque les VTC, via leur application smartphone, offrent un paiement dématérialisé. […] On constate une prise de conscience des chauffeurs de taxis du fait qu’il faut s’améliorer, qu’il faut accepter les paiements par carte sinon ce sera au détriment de son chiffre d’affaires et ce sera une perte qui ira à la concurrence. »

Certains chauffeurs de taxis continuent de refuser la carte bleue

Pourtant, bien que cette nouvelle mesure soit très bien vue des clients et des syndicats de taxis, certains chauffeurs rechignent encore à s’équiper d’un terminal de paiement électronique estimant que ce processus est beaucoup trop compliqué et coûteux (terminal trop cher, commissions bancaires trop élevées, etc…). A leurs yeux, le paiement par chèque ou liquide est tout à fait satisfaisant ; quitte à éconduire quelques clients mécontents !

Autres raisons avancées par les taxis qui ne sont toujours pas équipés : ils ne savent pas encore s’en servir ou alors les fabricants seraient en rupture de stock. Des excuses qui énervent les utilisateurs, estimant que les chauffeurs ne font aucun effort pour redorer leur blason après les violents conflits qui ont opposés UberPOP et les compagnies de taxis. Certains y voient même une résistance clairement destinée à leur permettre de continuer à travailler en partie au noir.

Les taxis réfractaires risquent 68 € d’amende

Cependant, si ces derniers continuent à refuser de se mettre aux normes, ils encourent une amende de 68 € et risquent de passer devant une commission de discipline ! Faiblesse tout de même de l’article de loi qui précise l’obligation pour les taxis de s’équiper en conséquences alors même qu’il ne stipule pas que que ces derniers soient obligés de s’en servir ni même le montant minimum au-dessus duquel les chauffeurs sont obligés d’accepter le paiement par carte bleue, comme c’est le cas dans certains commerces.

2 commentaires

  1. François dit :

    Bonjour,

    Amusant de lire cela, alors qu’aujourd’hui, 4 octobre 2016, beaucoup de taxis répondent « pas de paiement CB » quand on leur pose la question. Pour prendre les clients, ils les déposent devant un guichet automatique afin que ces derniers sortent des espècespour régler leur course.

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