L’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR) a récemment publié les chiffres de l’année 2016. Et malheureusement, la France connait pour la troisième année consécutive une hausse de la mortalité routière. Ce sont au total 3.469 personnes qui auraient perdu la vie sur les routes de France. Il faudra cependant attendre le printemps pour avoir les chiffres précis.
Selon les estimations de l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR), l’année 2016 n’aura pas été une bonne année en matière de mortalité routière. Avec 3.469 tués sur les routes de France en 2016 – contre 3.461 en 2015 (soit 8 décès en plus) – nous enregistrons une troisième hausse consécutive, après 2014 (+116 tués) et 2015 (+77 tués). Une triste première depuis 1972 ! Cette année-là plus de 18.000 morts avaient été comptabilisé. Depuis, la courbe a énormément chuté, alors même que le trafic a été multiplié par sept entre 1960 et aujourd’hui. Pour le détail des chiffres c’est par ici.
Le travail de nos politiques toutes ces années pour rendre nos routes plus sûres a donc incontestablement payé. La seule question est de savoir si la solution pour faire baisser encore le taux de mortalité et atteindre l’objectif de 2.000 morts sur les routes en 2020 est réalisable par le biais de mesures ultra répressives. Car selon le gouvernement, cette légère hausse du nombre de tués sur les routes s’explique principalement par une relâche des automobilistes et la concentration des forces de l’ordre sur le plan Vigipirate. D’où la privatisation des contrôles tels que les radars embarqués dans les voitures banalisées afin de gagner en efficacité…
Mortalité routière : les automobilistes ne sont pas les seuls concernés
A nos yeux les contrôles de vitesse sont loin d’être la solution pour atteindre les ambitieux objectifs du gouvernement. Travailler davantage sur la fatigue, l’alcool et même sur le comportement des piétons et cyclistes semblerait bien plus pertinent… mais certes moins rémunérateurs !
Quand on jette un coup d’oeil aux chiffres de la sécurité routière, on s’aperçoit que le nombre des tués sur les routes n’est pas tant le fait des automobilistes mais davantage des cyclistes et des piétons. En effet, 72 décès supplémentaires ont été comptabilisés chez les piétons, soit une hausse de 15%, et 10 décès de plus ont été enregistrés chez les cyclistes, soit une hausse de 7%. En revanche, du côté des automobilistes, 37 vies ont été épargnées par rapport à 2015. Bref, quand on sait que les usagers dits « vulnérables » tels que les piétons, les cyclistes, les cyclomotoristes et les motocyclistes représentent 42% des tuées alors que leur proportion dans le trafic est très faible, il est légitime de se dire que la multiplication des contrôles de vitesse n’est peut-être pas la solution la plus pertinente à une mortalité routière en hausse.Â
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