Jeudi 22 mars dernier, la SNCF a lancé un mouvement de grève qui devrait durer 3 mois. Depuis, les voyageurs se retrouvent régulièrement bloqués chez eux sans pouvoir aller travailler. Pour éviter cette prise d’otage, nombreux sont ceux qui ont opté pour le covoiturage. Covoiturage qui, par conséquent, connait un essor considérable ; au point de devoir lancer plusieurs lignes de bus pour satisfaire la demande…
Depuis le début de la grève des transports, les entreprises de covoiturage enregistrent un véritable pic d’affluence. Certains trajets, comme Paris-Lille, avoisinent le taux de 100% de réservation. Ainsi, les services de covoiturage réagissent et, à l’instar de BlaBlaCar, diversifient leur offre pour satisfaire leurs clients.
Après avoir mis en place des offres de remboursement sur les trajets proposés par l’Ile-de-France Mobilité lors du premier jour de grève, BlaBlaCar prolonge cette initiative et propose désormais des lignes d’autocars sur les trajets les plus demandés. C’est ainsi que vendredi 6 avril dernier, la société a ouvert sa première ligne de cars ralliant Paris-Lille. Demain, lundi 9 avril 2018, c’est une ligne Paris-Rennes qui verra le jour, puis Paris-Rouen dès vendredi 13 avril prochain.Â
Pour profiter de ces trajets en autocars, la démarche est la même que lorsque vous cherchez un covoiturage classique. Tout se fait sur l’application ou sur le site de BlaBlaCar. Ce service, n’est aujourd’hui qu’une expérimentation mise en place les vendredis, dimanches et jours de grève. Mais si le succès est au rendez-vous, ces lignes pourraient perdurer au-delà du mouvement social de la SNCF.
Notez que ces autocars ne sont pas affrétés par Blablacar mais par des entreprises partenaires.
L’impact de la grève sur nos habitudes Â
Il y a tout de même une question que je me pose : la SNCF ne se tire-t-elle pas une balle dans le pied avec cette longue période de grève ? Cette régularité et cette intensité, force les utilisateurs à changer leurs habitudes et trouver des solutions alternatives de transport. Et le risque est donc de voir ces personnes adopter de nouvelles habitudes après avoir été séduit par le covoiturage, les cars ou tout autre moyen de locomotion. Ces usagers reviendront-ils à leur premier amour quand on sait que les trains sont très chers et régulièrement en retard ?
Sans compter que certaines entreprises qui n’autorisaient jusqu’ici que très peu le télétravail, adopte doucement cette pratique pour lutter contre les problèmes de transport de ses employés durant la période de grève. Autant de ventes de billets de train en moins…
Avec la grève l’application a vu ses demandes de trajets se multiplier par 6 alors que les offres de places avaient triplés, rien que sur la journée du 3 avril 2018.Â