La victoire aura été de courte durée. Le Tribunal Administratif a tranché et mis fin à une bataille juridique de 2 ans : les voies sur berge de Paris resteront piétonnes !
En septembre 2016, la Maire de Paris, Anne Hidalgo, prenait la décision de fermer les voies sur berge de la capitale française aux voitures sans la moindre concertation. Une mesure prise unilatéralement qui a fait grincer des dents les associations de défense des automobilistes, l’association des maires franciliens, les riverains et les commerçants. Et malgré des rapports plus que mitigés sur l’impact écologique de cette piétonnisation, la mairie de Paris a maintenu le cap contre vents et marées. Après les échecs Vélib’ et Autolib’, Anne Hidalgo avait besoin d’une victoire.
Deux fois débouté par le Tribunal Adminstratif – dont la dernière fois lundi 22 octobre dernier – la mairie n’en est pas resté là et a fait appel de la décision. Puisque que le juge de la Cour Adminstrative avait estimé que l’étude d’impact a « délibérément occulté une partie notable des incidences du projet sur les émissions polluantes atmosphériques et les nuisances sonores » la mairie a changé son fusil d’épaule. Et cette fois-ci notre maire a joué sur la « protection d’un site classé au Patrimoine mondial de l’Unesco« . Et là forcément Anne Hidalgo a fait mouche et définitivement cloué le bec des horribles automobilistes parisiens qui perdent 3,3 km de route sur l’axe principal qui traverse Paris.Â
La piétonnisation des quais à n’importe quel prix
Ce n’est pas pour rien qu’en début de semaine, le Tribunal Adminstratif annulait la piétonnisation des quais au motif de graves « inexactitudes, manquements et omissions » de l’étude d’impact. Car s’il est évident que la pollution est un problème réel et qu’il faut trouver une solution. Mais donner les voies sur berge aux piétons est manifestement très loin d’être la réponse ad hoc.Â
Car fermer les quais aux voitures a augmenté la circulation de 46% sur le quai Henri IV, de 28% sur les quais hauts et de 13,5% sur le boulevard Saint-Germain entre septembre 2016 et septembre 2018. Ainsi des bouchons ont été créés de toute pièce. Et ces derniers ont un impact négatif fort avec une augmentation de 15% de la pollution aux alentours des quais. Mais ce n’est pas tout. Les riverains de ces zones pâtissent au quotidien des effets de cette fermeture. Car la pollution ne sort pas que des pots d’échappements des voitures. La pollution sonore provoquée par cette fermeture est un vrai fléau. Notamment la nuit où il y a deux fois plus de bruits.
Mais puisque la fermeture des quais de Paris est désormais définitive, il n’y a plus qu’à espérer que la mairie s’empressera de trouver des solutions pour réduire les nouveaux problèmes de pollution des zones habitées.