Face à l’ampleur catastrophique qu’a pris le mouvement des « Gilets Jaunes » samedi 1er décembre dernier, le gouvernement a fait une série d’annonces pour calmer le jeu. Moratoire sur les carburants ou report du nouveau contrôle technique ? « Que des miettes » selon les manifestants !
Mardi 4 décembre dernier, le Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé un assouplissement sur un certain nombre de points touchant directement à notre pouvoir d’achat. L’objectif était évidemment de faire un pas vers les Gilets Jaunes et d’apaiser les tensions. Sans surprise, les annonces touchent en grande partie à la nouvelle hausse des prix des carburants, prévue pour le 1er janvier prochain. Cette même hausse qui fait descendre une grande partie des Français dans la rue tous les samedis depuis le 17 novembre dernier.
Mais malheureusement, les annonces du chef de gouvernement ne sont considérées que comme des « miettes » par les manifestants qui attendaient beaucoup plus de sa part. Il faut donc s’attendre à un mouvement encore très fort demain, samedi 7 décembre 2018. Pourtant sur le papier, on aurait pu saluer la réaction d’Edouard Philippe qui semble commencer à entendre la colère des Gilets Jaunes.Â
Les premiers pas du gouvernement vers les Gilets Jaunes
La pression des Gilets Jaunes est forte chez les modérées et dangereuse chez les casseurs. Et face aux conséquences – économiques entre autre – de cette mobilisation à deux vitesses le gouvernement ne pouvait plus se taire. Car hormis le carnage sur les places symboliques de Paris et les magasins vandalisés et volés, les commerces enregistrent une énorme baisse de leur chiffre d’affaire sur cette période de fêtes. Une baisse qui avoisinerait les 20% ! Mais ce sont aussi les restaurants, les théâtres et toutes autres sorties qui sont annulées. Les touristes commencent à annuler leur voyage en France. Paris n’est plus attrayante.
Voici donc l’essentiel des annonces faites par le Premier ministre, Edouard Philippe qui dit « entendre la colère  » des Gilets Jaunes. Car « Aucune taxe ne mérite de mettre en danger l’unité de la nation« , affirme-t-il, et « ces décisions doivent ramener la sérénité dans le pays « .Â
- – Suppression de l’augmentation de la TICPE (Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Energétiques)
- – Suspension pour les 6 prochains mois du nouveau renforcement du contrôle technique. Ce dernier consistait notamment à rabaisser les seuils autorisés en matière de pollution des véhicules diesel.
- -Suppression de la hausse des tarifs de l’électricité et du gaz. Ces derniers devaient initialement augmenter de 5,8% pour les tarifs réglementés du gaz au 1er janvier et de 2% à 4% au 1er février.Â
- – Tenue d’un « vaste débat sur l’impôt et les dépenses publiques » du 15 janvier au 1er mars 2019. « Ce débat devra déboucher sur des solutions concrètes. »
 Les Gilets Jaunes en veulent plus
Le mouvement des Gilets Jaunes est parti de la colère et du désespoir des automobilistes face à la hausse de la taxe sur les produits pétroliers, et donc par extension de la forte augmentation des prix du carburant. Puis rapidement, la contestation s’est généralisée aux problèmes du pouvoir d’achat des classes moyennes. Ainsi, les mesures du gouvernement, face à des Français qui estiment ne plus pouvoir subvenir à leurs besoins, ne suffisent pas !
Cependant, suite à l’annonce du premier ministre, les Gilets Jaunes ont tout de même fait un premier geste en levant quelques blocages. Notamment ceux dans les régions souffrant d’une pénurie de carburant. Car le mouvement des Gilets Jaunes a évidemment pour conséquence de bloquer de nombreux dépôts pétroliers.
 Pour mémoire, les prix du diesel devaient augmenter de 6,5 centimes et de 2,9 centimes pour l’essence au 1er janvier 2019.Â