Alors que les obsèques de l’ancien Président de la République, Valéry Giscard d’Estaing, avaient lieu samedi 5 décembre dernier à Authon (Loir-et-Cher), nous vous proposons un petit retour sur sa politique automobile et sur son héritage féministe…
Décédé, mercredi 2 décembre 2020, à 94 ans des suites du Coronavirus, Valéry Giscard d’Estaing, le Président mal aimé, aura pourtant marqué l’histoire politique française et le droit des femmes. Européen convaincu et féministe précurseur, l’ancien Président de la République était considéré comme moderne pour son époque.
Valéry Giscard d’Estaing ne souhaitait « aucune cérémonie officielle, aucun hommage de l’État ». C’est donc sans grande cérémonie à Paris, mais dans la plus stricte intimité familiale que l’ancien Président de la République aura fait ses adieux à cette terre.
Valéry Giscard d’Estaing et l’automobile
Rachat de Citroën par Peugeot
Le choc pétrolier a eu pour conséquence d’augmenter le prix de l’essence à la pompe et par ricochet, d’affaiblir Citroën et ses véhicules trop lourds et trop gourmands. 100.000 Citroën ne trouvent plus d’acheteur et les pertes sont estimées à 500 millions de Francs. Pour éviter le naufrage de la marque aux chevrons, VGE et son gouvernement travaillent sur la reprise de Citroën par un groupe privé : Peugeot.
Abolition des droits de douane
Européen convaincu, Valéry Giscard d’Estaing instaurera l’abolition progressive des droits de douane. Une mesure qui concerne les voitures étrangères qui vont venir petit à petit s’installer sur le marché français. Pour illustrer l’impact de cette mesure, notez que les voitures françaises représentaient 80% du parc automobile hexagonal en 1974, alors qu’aujourd’hui elles ne constituent que 55 % des voitures.
Dieselisation du parc automobile français
Durant son septennat, VGE ne s’est pas intéressé qu’à l’Europe et aux droits des femmes. Président de 1974 à 1981, son mandat aura eu cours alors que l’industrie française connaissait de grandes transformations, notamment dans le secteur de l’automobile. Nous sommes juste après le premier choc pétrolier et Valéry Giscard d’Estaing veut réduire la dépendance française vis-à -vis des pays exportateurs de pétrole. Pour ce faire, il pousse à les Français à adopter le diesel et développe le nucléaire civil.
La sécurité routière
Valéry Giscard d’Estaing poursuivra l’entreprise de son prédécesseur George Pompidou en matière de sécurité routière. Ainsi par décret du 9 novembre 1974, les seuils de limitations de vitesse seront fixés à 130 km/h sur autoroute (contre 140 km/h auparavant), 110 km/h sur voie rapide, 90 km/h sur les routes secondaires. Des seuils maintenus pendant longtemps. Ce n’est que récemment que le réseau secondaire est passé à 80 km/h. VGE  renforcera également les contrôles radars et durcira le port de la ceinture de sécurité.Â
Valéry Giscard d’Estaing : Européen convaincu et féministe précurseur
Valéry Giscard d’Estaing aura fait plus pour la France, pour l’Europe et pour le droit des femmes que beaucoup n’aurait pu le penser. Dès son arrivée à l’Élysée, le président centriste nomme 5 femmes dans son gouvernement, ce qui, pour l’époque, est déjà une première pour l’époque. Il ne s’arrête pas là et crée un secrétariat d’État à la Condition féminine tenue par la journaliste Françoise Giroud. Cette mesure sera récupérée par de nombreux pays. Certes, nous sommes en pleine période post-68 et les choses doivent changer mais le président accompagne ce mouvement comme symbole de modernité ! Il sera d’ailleurs celui qui commencera à « peopolisé » la fonction.
Il part en laissant en héritage à la France quelques belles avancées qui aujourd’hui nous paraissent élémentaires qui à l’époque était révolutionnaire. Ainsi en 1975 l’avortement est légalisé et le divorce par consentement mutuel reconnu. Un an avant, en 1974, la pilule contraceptive est remboursée par la Sécurité sociale et en 1981 le viol est enfin reconnu comme un crime. C’est également lui qui rabaissera l’âge de la majorité de 21 ans à 18 ans.
Les voitures de VGE
Valéry Giscard d’Estaing n’était pas un grand passionné automobile. Pour autant, comme tout le monde, il a eu en sa possession quelques voitures personnelles allant de la modeste Renault 6, à la Peugeot 505 et en passant par 305 break. Mais ce sont ses « voitures présidentielles » qui nous ont le plus marqué.
Les premières voitures de Valéry Giscard d’Estaing lors de son arrivée à l’Elysée sont les deux Citroën SM réalisées par le carrossier Chapron. Commandées par son prédécesseur, Georges Pompidou, on retrouvera ces voitures emblématiques avec François Mitterand et Jacques Chirac. Mais pour les déplacements plus longs, le Président leur préféra la Citroën DS 23 ie venue remplacée les DS 19 et 21 de ses prédécesseurs. Deux ans plus tard, c’est une nouvelle Citroën qui succédera à la DS : la CX Prestige.
Mais si Citroën est le fournisseur officiel de l’Elysée, VGE, le président moderne, se tournera également vers la grande berline 604 lors de son lancement. Peugeot entre ainsi dans la danse des voitures présidentielles en 1976. On le verra souvent dans cette dernière mais jamais lors de défilé officiel.
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