Le Parlement européen a rejeté, ce mercredi 28 février, la proposition portée par l’écologiste et présidente de la commission des Transports au Parlement européen, Karima Delli. Cette dernière visait à instaurer une visite médicale obligatoire tous les 15 ans pour renouveler son permis de conduire.
A l’issue de la séance plénière qui se tenait à Strasbourg le 26 février dernier, ce sont 323 des 613 eurodéputés qui se sont prononcés pour un permis à vie, alors que 270 ont voté en faveur de la visite médicale obligatoire et 20 d’entre eux ne se sont pas exprimés. Une décision attendue, le Parlement européen redoutant une possible répercussion sur la liberté de mouvement et la participation à la vie sociale et économique.
La décision d’imposer de telles visites médicales reviendra donc désormais à chaque État membre de l’Union européenne. 14 pays de l’UE ont déjà mis en place cette mesure, à l’instar de l’Italie, l’Espagne, les Pays-Bas, le Danemark ou encore le Portugal. En revanche, l’Allemagne et la France semblent davantage réticents à intégrer cette nouvelle contrainte.
« Le caractère obligatoire a été rejeté, mais le parlement invite les États membres à s’engager vers une visite médicale. C’est une avancée. […] La deuxième manche a lieu dans les États membres et j’invite le gouvernement et les partis progressistes à réfléchir à un projet. […] Nous continuerons à nous battre car la vie n’a pas de prix. »
Karima Delli
Une mesure rejetée mais pas abandonnée
Cependant, le vote du Parlement n’a pas définitivement écarté la mesure du territoire français. En effet, malgré ce rejet, les élus Français au Parlement européen restent partagés sur cette question du permis à vie. Certains soutiennent toujours l’idée de Karima Delli d’instaurer des contrôles médicaux et exhortent la France à les mettre en place. Ils déplorent le manque de volonté politique à accompagner la stratégie européenne en matière de sécurité routière, dont l’objectif est de réduire de 50% le nombre de morts et de blessés sur les routes d’ici à 2030.
En outre, le texte adopté prévoit une période probatoire de deux ans pour les nouveaux conducteurs, assortie de restrictions strictes en matière d’alcool au volant (jusqu’à 0,2 g/l) et de sanctions plus sévères en cas de conduite dangereuse. Il envisage également la création d’un permis de conduire numérique accessible via un téléphone portable.