Au mois de février dernier, Les Enjoliveuses avaient poussé un petit coup de gueule concernant le prix des péages en constante augmentation. Quelques mois plus tard, c’est au tour de la Cour des comptes d’épingler les tarifs pratiqués par les sociétés d’autoroutes et de dénoncer un manque de transparence entre l’Etat et des concessionnaires !
Les vacances d’été sont l’occasion pour de nombreux automobilistes de se rendre compte à quel point les tarifs de nos chères autoroutes ont augmenté depuis l’année dernière ; en effet, selon les tronçons, les prix ont pris entre 1,18% et 2,29% ! Une hausse supérieure à celle de l’inflation et un manque de transparence entre l’État et les concessionnaires qui retient l’attention de la Cour des comptes chargée de contrôler la régularité des comptes publics.
Quand on sait que les sociétés autoroutières (Vinci autoroutes, APRR et Sanef) ont touché 7,6 milliards d’euros en 2011 et que les bénéfices « n’ont pas vocation à être réinvestis ou à conduire à une baisse des tarifs » selon le rapport, on apprécie encore moins cette hausse du prix des péages. Des constatations qui ont terminé dans un rapport publié mercredi 24 juillet dernier et qui devraient donner l’impression à de nombreux usagers de la route d’être enfin écoutés.
Un « manque d’exigence » de l’Etat
Dans les grandes lignes, ce rapport pointe du doigt le manque de poids de l’État dans la fixation des tarifs des péages négociés avec les sociétés autoroutières (privatisées depuis 2006) : « Le rapport de force apparaît plus favorable aux sociétés concessionnaires » qu’aux pouvoirs publics. Par ailleurs, inutile de parler des automobilistes qui en ont marre de se faire racketter à chaque kilomètre parcouru sur l’autoroute. Bien que tout l’intérêt de ces péages soit de financer correctement l’entretien et la modernisation des autoroutes, le prix à payer semble un peu élevé pour des améliorations relativement discrètes.
Selon le rapport de la Cour des comptes « l’État ne se montre pas assez exigeant en cas de non-respect de leurs obligations par les concessionnaires« . Constater c’est une chose mais quelle est la solution ? Si les négociations des contrats de concession penchent en faveur des sociétés privées, que peut faire l’Etat ? Selon la Cour des comptes, ce dernier devrait jouer un rôle plus contraignant, proposer un nouveau cadre réglementaire pour régir les relations entre les concessionnaires et l’État, et demander à ce qu’il soit systématiquement appliqué.
Le ministère du Transport réagit
Face à ce « manque d’exigence » de l’Etat dénoncé par la Cour des comptes, le ministère des Transports a déclaré partager « les constats de la Cour des comptes et va suivre ses recommandations« . Concrètement, le ministère envisage d’impliquer davantage le ministère de l’économie et des Finances dans les négociations, de « mettre en œuvre les dispositions contraignantes prévues (…) en cas de non-respect par les concessionnaires de leurs obligations« , de réaliser systématiquement des contre-expertises des coûts des investissements prévisionnels présentés par les concessionnaires d’autoroutes et pour finir, d’instaurer « un plafond d’évolution des hausses de tarifs » des péages. On attend de vos voir…