Cynthia a 28 ans et est une véritable aventurière. Pour la seconde fois déjà , cette passionnée de voyages se lance dans un incroyable roadtrip moto au Vietnam. Avant de nous faire vivre son aventure au travers de passionnants récits, nous vous proposons de rencontrer cette femme de caractère. Qui est-elle ? Pourquoi traverser à nouveau le Vietnam à moto ? Elle nous raconte tout sur son parcours.
Les Enjoliveuses vont vous proposer une petite série d’articles sur l’incroyable roadtrip moto qu’effectue en ce moment Cynthia. Cette jeune femme de 28 ans, n’a peur de rien. Alors qu’elle n’a pas encore son permis moto, l’aventurière n’a pas reculé devant son rêve et est parti en juillet 2015 pour traverser en solitaire le Vietnam en deux roues. Il lui aura fallu au total parcourir 3.400 km toute seule pour rallier Ho Chi Minh City, Sa PA et Hanoi. Un parcours qu’elle a effectué seule, sans itinéraire précis pour pouvoir se déplacer au gré de ses envies.Â
De cette magnifique aventure, Cynthia a écrit une guide de voyage à moto au Vietnam baptisé Notmad, et ainsi permettre à  tout le monde de vivre un tel voyage. Ce dernier sera bientôt en circulation en français et en anglais. Cependant cet ouvrage ne marque un point final au roadtrip moto qui plait tant à Cynthia. Et en effet, il y a un peu plus d’une semaine, la jeune Française d’Ermenonville (Oise) est repartie au Vietnam pour plusieurs mois à moto. Elle commencera cette fois-ci au nord pour aller vers le sud…toujours sans permis, pour le moment, faute de temps et d’argent pour le passer.
RENCONTRE AVEC UNE PASSIONNÉE DE ROADTRIP MOTO
Cynthia, en dehors des voyages que faites-vous dans la vie ?Â
Je travaille sur internet. On pourrait m’identifier comme nomade digitale bien que je ne sois pas une grande fan d’étiquettes. Mon ordinateur est mon outil de travail et je fais essentiellement de la rédaction et de la traduction en parallèle du développement de mon guide NotMad qui, je l’espère, me permettra d’aller plus loin dans ce domaine. J’aime pouvoir travailler selon mes propres règles tout en ayant la liberté de voyager ou, au moins, de pouvoir travailler à des endroits différents sans rester trop sédentaire.
Avez-vous toujours été porté sur les voyages ?
Depuis mon plus jeune âge, je rends visite à ma famille en Italie très régulièrement donc je ne compte plus le nombre de fois, ni le temps passé en avion. Ensuite, mes parents m’ont envoyée en colonie de vacances plusieurs années d’affilée l’été jusqu’à mes 16 ans. À cette période, j’ai pu découvrir les quatre coins de notre magnifique France, ainsi que Boston (aux Etats-Unis). À 21 ans, je me suis installée à Malte où, pendant 4 ans, j’ai vécu et travaillé en tant que chef de projet événementiel dans le tourisme d’affaires dans une agence réceptive. Pendant cette période, j’ai profité de mes congés pour voyager en Europe. Alors oui, j’ai toujours aimé voyager.Â
Pourquoi l’Asie plus particulièrement ?
Mon premier voyage en Asie remonte à 2012, après ma quatrième et dernière année passée à Malte. À l’époque, j’ai démissionné pour quitter ce magnifique Rocher Maltais et prendre un aller simple à destination de l’Asie du Sud-Est. J’avais envie et besoin de voir et de faire autre chose. Il s’agissait de mon premier voyage lointain avec mon sac à dos. Pendant 7 mois, j’ai baroudé avec mon petit ami de l’époque entre la Thaïlande, la Malaisie, l’Indonésie, les Philippines, Hong-Kong et le Laos avant de m’installer – de manière imprévue – à Chiang Mai (dans le nord de la Thaïlande) durant 7 mois.Â
Après ces 14 mois en Asie, je suis revenue en France, célibataire et fauchée, pour me recentrer sur mes projets et mes rêves. J’ai travaillé un peu moins d’un an dans un hôtel pour remettre de l’argent de côté et m’envoler de plus belle. Pour la seconde fois, j’ai démissionné d’un CDI au profit d’un voyage avec un aller sans retour.
Mars 2015, je suis repartie en Asie, toute seule, avec mon sac à dos et l’envie de découvrir des endroits que je ne connaissais pas encore. Direction l’Inde, le Népal, la Birmanie, le Cambodge puis le Vietnam. À ce jour, ces 5 mois de voyage en solitaire font partie des expériences les plus belles et les plus enrichissantes que j’ai vécu. Je garde de bons souvenirs de mes voyages précédents mais seule, c’était quand même autre chose. Comme vous pouvez le constater, j’aime beaucoup l’Asie ! 🙂
Quelle est votre histoire avec la moto ?
Pour ce qui est de la moto, il faut remonter un peu plus loin dans ma jeunesse, voire dans mon enfance. Mon papa est motard depuis son adolescence et j’ai presque toujours passé mon temps entourée de garçons (j’étais un vrai garçon manqué) qui avaient et/ou aimaient les motos. Très tôt, j’adorais la vitesse, les sensations fortes et je demandais constamment à mon papa de m’emmener faire des tours à moto, même si c’était simplement pour une petite course à 10 minutes de la maison.Â
Je m’amusais à conduire les scooters de mes amis (en cachette) et j’aimais tenir les volants des voitures  aussi bien à l’arrêt qu’en roulant. Clairement, j’aimais tout ce qui était auto-moto. Et d’ailleurs, quand j’étais petite, mon jouet préféré était une petite voiture que j’appelais « ma voiture verte ».  Elle était verte, en plastique, avec des roues rouges et je ne m’en séparais jamais ! D’ailleurs, je la conserve encore précieusement aujourd’hui. Je ne sais pas du tout à quel modèle elle correspond, un peu le style d’une Caterham super 7.
Puis plus le temps passais, plus je rêvais de faire de la moto. Mais mon papa a toujours désapprouvé que j’en fasse ou que je puisse penser un jour passer mon permis moto. Il voulait me protéger des dangers associés et, maintenant, je le comprends tout à fait. Mais pour être honnête, je savais au fond de moi que tôt ou tard, j’en ferais quand même car l’envie était trop forte. Ce n’était qu’une question de temps, d’opportunité et peut-être aussi de courage pour oser franchir le pas.
ZOOM SUR VOTRE PREMIER ROADTRIP MOTO
Comment vous êtes-vous lancé sur votre premier road-trip ? Â
Quand je suis arrivée au Vietnam pour la première fois en juillet 2015, j’entamais mon 5ème mois de voyage en solitaire et quelques jours avant d’y arriver, je ne savais pas encore que j’allais y voyager à moto.Â
Ce n’est pas la seule raison pour laquelle je me suis lancée, mais en avril de cette même année, je me trouvais au Népal au moment où un tremblement de terre a secoué le pays ! Je ne vais pas m’étaler sur le sujet mais malgré ma joie de vivre et mon optimisme toujours existant, c’est suite à cet épisode traumatisant que j’ai pris conscience que je devais vraiment profiter de chaque jour, de chaque moment et que la vie ne tenait vraiment à rien du tout. Pour tout vous dire, je pensais que j’allais mourir ce 25 avril 2015 et je pèse mes mots… C’est une sensation que j’ai du mal à décrire mais qui a quand même eu du bon dans ma façon de voir les choses et de relativiser. Les jours, les semaines et les mois qui ont suivi le séisme, j’avais quelques traumatismes comme l’apparition de nouvelles peurs qui m’ont déstabilisée. J’ai dû apprendre à vivre avec et à gérer ces appréhensions mais ça va beaucoup mieux avec le temps.
Bref, tout ça pour dire qu’arrivée au Vietnam, je n’ai pas réfléchi une seule seconde pour réaliser mon rêve de toujours : voyager à moto ! Puisque le pays se prêtait tout à fait à ce genre de roadtrip, c’était le moment idéal pour aller de l’avant et me faire plaisir. C’est vrai, je n’avais pas (et je n’ai toujours pas) de permis moto mais j’avais confiance en moi et je me disais que si d’autres y arrivaient, pourquoi pas moi ?
Pourquoi avez-vous choisi de faire ce voyage à moto ?Â
Je rêvais de voyager à moto et puisque le Vietnam était propice à vivre ce genre d’aventure, je n’ai tout simplement pas hésité. De plus, j’avais l’habitude de voyager en train ou en bus mais je n’étais pas vraiment libre en utilisant ces moyens de transport. Or, à moto, j’étais libre d’aller n’importe où, à n’importe quel moment, de m’arrêter si j’en avais envie et de faire ce que je voulais. La liberté totale en somme. Et puisque je suis du genre « électron libre », c’est tout à fait ce qui me convenait.Â
Quelle a été votre monture pour ce premier roadtrip moto ?
À Saigon, j’ai achetée une Honda Win 100 à un autre voyageur qui en avait pris grand soin. Ce n’était pas une originale mais la plupart qui roulent au Vietnam sont des fausses. J’en ai eu pour 270 $ et c’était parti ! J’ai appris à la conduire en plein centre de la ville… Je vous laisse imaginer la scène ! Je me suis demandée si je n’étais pas un peu folle de me lancer dans cette aventure sans avoir conduit de moto avant mais je me suis vite aperçue que j’avais vraiment bien fait.
Cette petite bécane avec (bien trop) de kilomètres au compteur a été parfaite et fidèle sur l’ensemble de mon voyage. Elle était noire avec une étoile rouge sur le côté gauche du réservoir et le drapeau vietnamien sur le côté droit. La selle était recouverte d’une housse qui permettait d’empêcher qu’elle chauffe au soleil et elle était un peu rehaussée.
Lorsque je l’ai vue pour la première fois, j’en suis immédiatement tombée amoureuse ! C’était une petite bécane, mais elle était facilement maniable et d’une taille qui me correspondait parfaitement pour un premier trip à moto sur plusieurs milliers de kilomètres.Â
Quelle était votre « itinéraire » ?
Côté itinéraire, je n’avais rien décidé à l’avance en dehors de mettre le cap vers le nord du pays. Vous pouvez découvrir mon itinéraire détaillé ici. J’ai parcouru près de 3.400 km sur un mois. Sur certaines étapes, j’en profitais aussi pour me balader à moto dans les environs.
Depuis ce roadtrip moto, quel type de motarde êtes-vous ?Â
Je ne considère pas vraiment que je « fais de la moto ». Ma première (et seule) véritable expérience au guidon d’une moto concerne ce voyage au Vietnam. Entre-temps, je n’en n’ai pas refait. En revanche, je ne compte pas en rester là et je passerai mon permis quand ce sera le moment. En attendant, je suis de retour au Vietnam pour refaire un voyage à moto sur plusieurs mois et on verra pour la suite.
Pourquoi avez-vous pris le parti de partir seule dans cette aventure ?Â
À cette période, je voyageais déjà seule et ça me plaisait ainsi. Je ne ressentais pas le besoin d’être accompagnée, au contraire, j’aimais ma liberté à tous les niveaux alors je voulais que ça continue comme ça. Je savais aussi que j’allais croiser d’autres personnes. Ce voyage à moto était tellement important pour moi que je ne voulais pas risquer de le gâcher avec un partenaire qui ne serait pas dans le même état d’esprit que moi.
Finalement, je ne suis pas restée seule très longtemps… Après 4 jours de route en solitaire, je commençais vraiment à avoir envie de partager ce que j’étais en train de vivre. Sans forcément rouler avec quelqu’un, je voulais juste pouvoir discuter. Mais puisque c’était la basse saison, les auberges de jeunesse n’étaient pas très fréquentées alors j’ai souvent dormi dans des dortoirs vides… Je n’ai aucun problème à rester seule, j’apprécie autant la solitude que la bonne compagnie, mais c’est vrai que sur des journées de 6-7 heures de conduite en moyenne, j’avais vraiment envie de partager mes émotions avec quelqu’un.
Le jour où j’ai quitté Da Lat (partie sud du Vietnam), j’ai croisé le chemin de deux autres voyageurs-motards : un Américain et un Allemand. Ils s’étaient rencontrés la veille et le premier devait rejoindre des amis. Il était donc plutôt pressé par le temps tandis que le second n’avait pas d’urgence. Comme moi. Alors, tout naturellement, l’Allemand a choisi de continuer sa route avec moi sans que je lui propose ; lui sur sa moto et moi sur la mienne.
Je ne savais absolument pas comment les choses allaient tourner, si j’allais rester avec lui ou continuer toute seule, ou si j’allais en faire mon camarade d’aventure. C’est finalement une toute autre option – que je n’avais clairement pas imaginée – qui s’est présentée. Au-delà d’être tombée sur un super partenaire de voyage, c’est une belle histoire d’amour qui s’est mêlée au scénario et bien qu’elle fasse désormais partie du passé, c’est sans aucun regret que mon voyage a pris cette dimension. Au-delà de l’amour, j’ai pu vivre et partager des moments inoubliables avec le camarade de voyage idéal à ce moment précis. (Fin de la séquence romantique haha !)
Comment organisiez-vous votre journée ?
Je vivais au rythme du soleil… quand il ne pleuvait pas en tout cas. Je me levais de « bonheur » 😉 , je prenais un bon petit-déjeuner et si après avoir contrôlé ma moto je n’avais pas besoin de faire un tour chez le mécano, je partais dans la foulée. Je m’arrêtais pour déjeuner, puis je continuais mon chemin en faisant des pauses quand je voulais et jusqu’à ce que je juge nécessaire de commencer à chercher un hébergement pour la nuit. À chaque étape, je me connectais au wifi de mon logement pour avoir une idée de la route que je prendrais le lendemain et du temps de trajet approximatif. Je prenais soin de zoomer chaque zone de mon trajet sur Google Maps pour qu’elle soit disponible hors connexion dans la mémoire cache de mon smartphone avec la géolocalisation.Â
En fonction des endroits où je m’arrêtais et de mon état de fatigue, j’y restais 1 à  2 nuits. Sur un mois, je ne pouvais pas trop m’éterniser à chaque étape et c’est d’ailleurs pour ça que je recommande de prévoir 2 ou 3 mois pour en profiter correctement s’il est question de traverser le pays entier.
Je n’avais donc pas d’itinéraire prédéfini et je me décidais toujours la veille pour le lendemain. J’avais simplement l’objectif d’aller vers le nord. Je choisissais mes hébergements sur le moment en fonction de ce qui était disponible et des prix proposés.
Quelles étaient les principales difficultés de ce premier voyage ?Â
C’est vrai que cette aventure n’était pas de tout repos. Ce n’était pas pour me déplaire bien qu’effectivement, j’ai connu quelques difficultés. D’abord, je dirais qu’il est important de bien connaître sa moto et de s’adapter à la conduite locale. C’est une difficulté plus ou moins importante selon chaque individu. Il est impératif d’être sûr de soi car la circulation au Vietnam ne laisse pas de place à l’hésitation. C’est parfois tellement chaotique que c’est assez impressionnant. Il faut pouvoir se décider vite pour éviter le risque d’accident. Il faut avoir confiance mais ne pas se sentir invincible ! Je pense que c’est une règle générale à moto ?
Ensuite, conduire une moto pendant 5h voire 9h d’affilée était fatiguant donc je m’écoutais et m’autorisais des pauses notamment pour boire de l’eau (car on se déshydrate vite). Il ne faut pas négliger la fatigue. Aussi, sur autant d’heures de route, il n’y avait pas forcément d’endroits où manger/dormir voire aucun signe de civilisation… alors il fallait continuer jusqu’à en trouver.Â
J’ajouterais également comme difficulté la conduite dans des villes comme Saigon ou Hanoi. C’est vraiment dingue dans tous les sens du terme ! C’est aussi très stressant car il faut avoir les yeux partout, il faut souvent freiner et on a clairement le nez dans les gaz d’échappements (d’où l’utilité de porter un masque)…Â
Ma moto aussi avait ses humeurs et bien que je n’aie pas eu de gros pépins, il y avait souvent des bricoles à réparer qui pouvaient prendre plus ou moins de temps (eau dans le réservoir d’essence à cause de la pluie, fuite d’huile, clignotant à refixer, câble d’embrayage qui lâche, etc.). En somme, des imprévus qui impliquent d’adapter son itinéraire. Mais plutôt qu’une difficulté, je dirais plutôt que ça faisait partie de l’aventure.
Est-ce plus compliqué d’être une femme dans certaines situations ?
En tant que femme, j’ai le sentiment d’avoir plutôt fait face à des avantages. Déjà , chaque fois que j’avais un pépin, les Vietnamiens étaient toujours bienveillants à mon égard et je ne me suis jamais sentie en danger.Â
Et puis, mon passage suscitait la curiosité et l’admiration des gens que je croisais, locaux et voyageurs. Les femmes à moto ne sont pas nombreuses là -bas alors ça se remarque et ça peut parfois aider pour entrer en contact avec d’autres gens.
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Maintenant, je ne sais pas si c’est vraiment une question d’être femme ou pas, mais n’ayant aucune connaissance en matière de mécanique ou de vocabulaire « moto », ce n’était pas évident pour moi de repérer ce qui pouvait clocher sur ma moto (bien que les mécanos soient suffisamment nombreux et compétents pour s’en charger).
Quels en sont vos plus beaux souvenirs de ce roadtrip moto ? Â
Alors là , c’est une question vraiment difficile parce que c’est vraiment tout le voyage qui constitue mon plus beau souvenir et même si certains jours j’étais fatiguée physiquement et/ou moralement, ce sont tous ces moments qui ont rendu mon aventure inoubliable et enrichissante à tous points de vues.Â
Pour en citer quelques uns, il y a le premier jour de route, lorsque je faisais connaissance avec ma moto et avec les routes vietnamiennes. Je me lançais vers l’inconnu, j’étais toute excitée et toute fière de réaliser mon rêve sans savoir ce que j’allais vivre. Je me sentais libre. C’était une sensation vraiment incroyable, certainement la plus belle sensation que j’ai pu ressentir.Â
J’ai aussi de très bons souvenirs avec les Vietnamiens. Entre ceux qui m’ont aidée spontanément quand j’avais des petits couacs avec ma moto, ceux qui me saluaient avec enthousiasme sur la route, ceux qui roulaient à la même vitesse que moi pour me regarder et me faire coucou, ceux qui étaient bienveillants, et j’en passe… Sans oublier les enfants avec lesquels il m’est arrivée de jouer quand je faisais des pauses et qu’ils s’approchaient timidement de ma bécane.
Après il y a eu la rencontre avec mon Allemand, complètement inopinée et tellement bien venue. La bonne personne, au bon moment et au bon endroit; c’était vraiment dingue et ça me semblait même parfois trop beau pour être vrai ! D’ailleurs, si les bons souvenirs avec lui sont nombreux, il y en a un en particulier. Sur une route de montagne dans le centre du pays, nous nous sommes retrouvés en altitude, entourés de montagnes et avec une vue sur la mer au loin. À ce moment précis, nous étions tellement heureux et éblouis par ce paysage d’une telle beauté que nous en criions et riions en se prenant dans les bras tellement c’était fort en émotions.
Évidemment, il y a aussi la découverte de tant de paysages différents sur des routes complètements différentes et dans des conditions météorologiques absolument variées. Chaque jour était différent et je chérissais chaque moment. Au début, j’appréhendais de rouler sous la pluie mais finalement, même les conditions les plus pourries ont contribué à m’offrir de très beaux souvenirs.
Une anecdote particulière ?Â
Plusieurs anecdotes me viennent en tête mais je dirais la fois où, j’étais en pleine montée sur une route de montagne. J’ai malencontreusement calé et je n’arrivais pas à redémarrer ni avec le démarreur électrique ni avec le kick… Vous avez le droit de vous moquer surtout en lisant la suite…
Alors que j’insistais désespérément pour redémarrer, un paysan âgé de quelques printemps m’a interpellée du haut de sa rizière. Il avait la peau matte, marquée par les années, une silhouette mince, un visage chaleureux et une dentition un peu chaotique. Quand il m’a vue, il m’a fait signe de tourner ma moto dans le sens de la descente pour pouvoir la redémarrer. Solution logique qui n’a pourtant pas fait « tilt » tellement je me disais « merde, j’ai calé en montée ! ».Â
Bref, en suivant les conseils de ce cher monsieur, ma petite bécane s’est remise en route et j’ai pu repartir. Je l’ai évidemment remercié et il m’a fait un grand signe pour me saluer avec un grand sourire. J’ai adoré ce moment et j’en souriais toute seule même après (et même maintenant en y repensant) !
Une frayeur ?Â
Là aussi j’en ai quelques unes en tête mais pour n’en citer qu’une, je roulais sur une route en excellent état, en ligne droite, avec d’autres véhicules mais sans grosse circulation non plus. Je me trouvais sur la voie destinée aux deux-roues (comme toujours lorsqu’elle est existante) quand j’ai assisté à une scène qui m’a vraiment fait froid dans le dos.
En fait, il y avait un engin agricole, une sorte de petit tracteur avec une remorque en travers de la voie des deux-roues. Un scooter était complètement encastré dans la remorque, il était dans un état absolument déplorable et 2 corps inertes se trouvaient un peu plus loin… Ils avaient clairement été éjectés par la violence du choc.
J’ai tout de suite imaginé le pire car l’un deux n’avait pas de casque… J’ai hésité à m’arrêter pour apporter mon aide mais non seulement je n’aurais rien pu faire ne parlant pas la langue mais il y avait déjà des gens sur place qui semblaient s’occuper de la situation… Bref, une grosse frayeur qui m’a complètement minée le moral et confortée dans l’idée de rester prudente.
VOTRE GUIDE DE VOYAGE « NOTMAD »
Pendant mon voyage, j’ai croisé plusieurs personnes qui me posaient des questions sur le fait de conduire une moto au Vietnam, sur la réalisation d’un tel voyage, sur mes éventuelles peurs, etc. J’ai donc pensé à écrire un guide de voyage à moto au Vietnam que j’ai baptisé NotMad et qui sera bientôt disponible en version numérique en français et en anglais.Â
Dedans, vous y trouverez tout ce qu’il faut savoir pour réaliser un voyage à moto au Vietnam. Je me suis servie de ma propre expérience pour partager tout ce que j’ai pu apprendre et découvrir afin de rendre ce voyage accessible à toute personne qui en douterait ou qui ne saurait pas comment s’y prendre. Je détaille tout ce qui concerne la moto (achat, conduite, vente, réparations, vérifications, réglementation, vocabulaire, dangers, équipement, budget, anecdotes etc.).
En dehors de mes notes personnalisées sur la carte de mon itinéraire détaillé, je ne compte pas partager les meilleures adresses du Vietnam dans mon guide NotMad car j’estime que des guides dédiés à la publication de ce genre d’informations s’en occupent déjà très bien ! Au contraire, j’ai voulu faire de NotMad un guide numérique vraiment unique et entièrement centré sur la moto au Vietnam (il y a tellement de choses à partager à ce sujet).Â
NotMad contient des sources d’informations supplémentaires et quelques bonus pour vraiment proposer tous les détails nécessaires à la réalisation de ce voyage en se basant toujours sur mon vécu.
Votre guide ne s’adresse-t-il qu’aux motards ?
Justement, non, il ne s’adresse pas aux motards mais plutôt aux personnes qui n’ont aucune expérience en la matière, comme moi avant de faire ce voyage. Dedans, je développe des détails qui sont sensés pour un motard mais qui, justement, ne le sont pas pour quelqu’un qui n’y connaît rien.
Un deuxième roadtrip moto pour un second tome ?
Je ne sais pas vraiment si on peut parler de second tome mais en effet, je prépare quelques surprises pour mon deuxième voyage et notamment des vidéos qui ont cruellement manqué lors de mon premier périple. Bien que j’aime écrire, j’aimerais vraiment partager mon voyage et vous emmener au coeur de l’action grâce à des vidéos brutes qui montrent la réalité du voyage sous toutes ses formes. Selon le déroulement des choses, il se pourrait que d’autres NotMad voient le jour dans d’autres pays ! À suivre…
Au passage, je tiens également un blog à propos de mes voyages en général: www.zetravelerz.com. Je l’ai créé en 2010 alors certains articles n’ont plus rien à voir avec ma façon de faire et/ou de voir les choses aujourd’hui mais je continue de publier des articles lorsque je suis inspirée. C’est d’ailleurs ma règle: écrire quand l’inspiration et le plaisir sont au rendez-vous alors il ne faut pas vous étonner des dates de publications très irrégulières.Â
VOTRE Â NOUVEAU ROADTRIP MOTOÂ
Pourquoi retourner une seconde fois au Vietnam et ne pas découvrir un nouveau pays ?
Je compte encore voyager à moto ailleurs qu’au Vietnam mais si j’y retourne une seconde fois, c’est en partie pour mon guide NotMad. À l’époque de mon premier voyage, j’y étais dans un état d’esprit complètement différent et ce n’est que vers la fin que j’ai eu l’idée de créer mon guide. Du coup, en y retournant, j’aimerais pouvoir ajouter des éléments complémentaires et variés pour enrichir les infos que je partage. Aussi, j’ai vraiment eu un coup de coeur pour ce pays et c’est avec plaisir que j’y retourne pour la seconde fois et pour plus longtemps. Et puis chaque voyage est différent, même si on retourne au même endroit. D’ailleurs, je suis super contente de pouvoir re-découvrir le pays à une période et une saison différentes.
Quelles sont vos attentes pour ce second roadtrip moto ?Â
Je n’ai pas d’attentes particulières. Je ne voyage jamais avec des attentes, bien au contraire, je laisse faire les imprévus et l’inconnu. Certes, ce n’est pas vraiment l’inconnu puisque j’ai déjà voyagé au Vietnam mais si on parle plutôt en terme d’objectifs, c’est, encore une fois, de prendre du plaisir pendant ce voyage et de tout faire pour que mon guide soit une référence dans le voyage à moto au Vietnam. Qu’il puisse vraiment être utile à quiconque l’achètera. Et, bien entendu, dans mes objectifs, j’aimerais réussir à faire de chouettes vidéos pour partager encore plus avec les personnes qui me suivront.
Comment allez-vous choisir votre moto pour place ? Des exigences particulières ?
Je compte procéder comme l’an passé c’est-à -dire consulter les annonces de motos en vente à Hanoi sur le site craiglist et faire mon tri pour rencontrer les vendeurs et voir celle(s) qui pourrai(en)t m’intéresser. Cette méthode a été concluante l’an passé alors ça me convient de recommencer. Je vais opter pour une Honda Win, encore une fois, puisque j’en garde d’excellents souvenirs suite à mon expérience passée et que je connais déjà un peu « la bête ».
Elle est vraiment idéale pour un tel voyage à travers le Vietnam. Ce sont les locaux qui me l’ont souvent dit alors je pense pouvoir leur faire confiance. De plus, les mécanos Vietnamiens ont l’habitude de ces motos alors c’est quand même un gros avantage.
Comment vous êtes-vous préparé votre nouveau roadtrip moto ?
Je me suis préparée différemment comparé à l’année dernière, forcément. Déjà , niveau équipement, j’ai embarqué des gants de moto, des bottines en cuir et des pantalons un peu mieux adaptés (genre jean). J’ai aussi pris une caméra d’action pour faire mes vidéos sur la route.Â
Par contre, concernant l’itinéraire, je n’ai encore une fois rien préparé. J’aimerais simplement retourner dans le nord du pays car l’an passé j’y étais lorsque la météo n’était pas particulièrement propice et aussi parce que j’aime les montagnes. À l’origine, je pensais faire un tour dans le nord avant d’aller tranquillement vers le sud mais peut-être que je resterai dans la partie nord du pays, je verrai au fur et à mesure de mon aventure.
Des villes incontournables que vous ne voulez pas manquer ?Â
Des villes exactes, pas vraiment car tout dépendra des conditions météorologiques et des imprévus sur mon chemin. Disons que j’ai absolument envie de passer du temps dans le nord du Vietnam car je n’y suis pas restée longtemps l’an passé et j’aime cette région du pays où j’ai encore tant à découvrir.
Quels objets indispensables ne vous quitteront pas sur ce voyage ?
Si nous mettons de côté l’équipement de base pour faire de la moto, je dirais mon smartphone, mes écouteurs, ma caméra, mon poncho, mon carnet de voyage, mon passeport…
Qu’avez-vous mis dans votre sac pour ce roadtrip moto ?Â
Des vêtements pour tous les temps, une cup (ça, c’est uniquement pour les filles), quelques trucs de fille, un ordinateur portable, un sac de couchage, des tongs, un maillot de bain, des chaussures de trail… Pour en savoir plus, j’en parle dans mon article sur mon sac à dos pour voyager à moto au Vietnam.
PORTRAIT CHINOIS DE CYNTHIA
EN MOTO AVECÂ CYNTHIA
- Si j’étais une couleur de carrosserie, je serais rouge ou noir.
- Si j’étais un pilote, je serais Valentino Rossi.
LA CONDUITE DE CYNTHIA
- Si j’étais un style de conduite, je serais douce et agressive.
- Si j’étais une infraction au code de la route, je serais l’excès de vitesse.
- Si j’étais un événement automobile/moto, je serais moto GP.
LES ACCESSOIRES DE CYNTHIA
- Si j’étais une fonctionnalité actuelle de moto, je serais l’accélérateur.
- Si j’étais une fonctionnalité du futur, je serais des ailes 🙂
- Si j’étais une application de Smartphone pour ma moto, je serais maps.me.
- Si j’étais un accessoire indispensable, je serais un casque.
SUR LA ROUTE AVEC CYNTHIA
- Si j’étais une destination de voyage, je serais un endroit avec de grands espaces, des reliefs et de la nature.
- Si j’étais une chanson pour la route, je serais « The Passenger » de Iggy Pop.
- Si j’étais une tenue pour voyager, je serais de bottines en cuir, pantalon/legging, débardeur, veste en cuir.
- Si j’étais un encas ou une pause déjeuner sur la route, je serais un bánh cuốn et une grande bouteille d’eau (ou une bière ou un cà phê sua dá).
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J’aime laisser passer les motards, rouler sur des routes dégagées et/ou avec de jolis paysages, passer les vitesses, conduire tout simplement.
Je déteste les véhicules qui ne laissent pas passer les motards, les bouchons, les radars, les véhicules qui roulent doucement sur des voies rapides, ceux qui n’utilisent pas leurs clignotants, ceux qui se croient sur un circuit, conduire en ville.
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