Jeudi 6 juillet 2017, le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, présentait son « plan climat ». Si ce dernier est destiné à limiter nos émissions de gaz à effet de serre, il a également pour objectif d’illustrer la stratégie de la France pour respecter l’accord de Paris. Et cette ambition passe par la fin des véhicules essence et diesel d’ici 2040.
Les jours des voitures thermiques sont désormais comptés. En effet, Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire annonçait, jeudi dernier, un « plan climat » ambitieux. Si l’ensemble des mesures semblent être pertinentes, la question se pose davantage sur la réalisation de certaines d’entre elles… comme la fin de la commercialisation des voitures diesel et essence d’ici 2040 pour une disparition totale d’ici 2050.
« On sait que le pétrole va s’épuiser d’ici 30, 40 ou peut-être 50 ans » explique Nicolas Hulot avant de décliner son programme en matière de transport, premier secteur émetteur de gaz à effet de serre. Au-delà de la fin programmée des voitures thermiques, le ministre prévoit également des assises nationales de la mobilité. L’ancien présentateur écologiste semble réalisé l’ampleur de la tâche mais estime que tous les voyants sont au vert pour mener cette « révolution ». Voyons donc comment ?Â
Une prime pour se débarrasser des véhicules polluants
Concrètement, Nicolas Hulot a dévoilé quelques mesures pour débuter la métamorphose du parc automobile français. Ainsi, les ménages modestes qui n’ont pas forcément les moyens d’acheter un véhicule aux normes Crit’Air bénéficieront d’une prime pour se débarrasser des véhicules les plus polluants tels que les diesel d’avant 1997 et les essence d’avant 2001.
L’idée n’est pas mal mais il y a tout de même deux questions qui me turlupinent. De quel montant parle-t-on ? Et par quelle motorisation sommes-nous censés remplacer nos vieilles voitures ? Aujourd’hui, l’hybride et l’électrique restent deux motorisations encore très chères et pas forcément adapter à nos besoins. Même si de nombreuses avancées technologiques sont à noter dans le domaine automobile, nous sommes loin de pouvoir assumer la disparition des véhicules thermiques.
D’autres dispositions en vue de la suppression du thermiqueÂ
Ainsi, pour faciliter le chemin vers ce gros nettoyage du parc automobile français, le ministre à dévoiler d’autres mesures destinées à soutenir la prime pour se débarrasser des véhicules polluants. En voici les principales idées :
- – Augmentation accélérée du prix du carbone envisagé pour dans le projet de loi de finances de cet automne
- – Fin des nouveaux permis d’exploitation d’hydrocarbures.
- – Convergence de la fiscalité essence et diesel avant 2022.
- – Montée en puissance de la fiscalité sur les émissions de CO2 (« compensation carbone »)
- – Division par deux des déchets mis en décharge d’ici à 2025.
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Ce planning ambitieux est plutôt positif. Personne ne peut nier qu’il faut agir pour éviter d’aggraver les problèmes de pollution. Et pour une fois il ne s’agit pas de journées sans voitures sans intérêt mais d’un véritable « traitement » de fond. Seulement ce « plan climat » gagnerait en crédibilité si les constructeurs intégraient le projet. En effet, en dehors de l’aspect économique pour les ménages souhaitant acheter un véhicule propre, la question se pose sur l’autonomie de ces dernières. Il faudrait entendre les constructeurs se prononcer sur ce planning, à l’instar de Volvo qui a annoncé mercredi que tous les modèles qu’il produira à partir de 2019 seront électriques ou, au moins, hybrides. Une annonce qui donne un peu de corps à ces objectifs…
Objectif « neutralité carbone »
Avec ce « plan climat » porté par le gouvernement d’Edouard Philippe par l’intermédiaire de Nicolas Hulot, le pays ambitionne ainsi de devenir un pays neutre en carbone d’ici 2050. En clair, d’ici là le niveau des émissions de gaz à effet de serre ne devrait pas être plus élevé que les émissions capturées par les sols et les forêts. Un objectif particulièrement ambitieux quand on sait que le précédent gouvernement prévoyait « simplement » de diviser par quatre les émissions entre 1990 et 2050.
Ce plan « va se structurer dans le temps, au cours des cinq années de mandat à venir » et comptera « six grands thèmes ». « De nombreuses mesures vont être précisées dans le projet loi de finances à la rentrée », a expliqué Nicolas Hulot.
Le « plan climat » ne s’attaque pas qu’à l’automobile
Hormis les problèmes de pollution liés aux voitures, le ministre de la Transition écologique et solidaire a également parlé du logement qui est le 2ème secteur émetteur de gaz à effet de serre. L’objectif est de faire disparaître d’ici dix ans « les passoires thermiques », soit 7 millions de bâtiments très mal isolés et énergivores. En outre, Nicolas Hulot a insisté sur le déploiement des énergies renouvelables.
Par ailleurs, Nicolas Hulot s’est engagé à  respecter la loi sur la transition énergétique censée ramener à 50% la part de l’atome dans la production d’électricité à l’horizon 2025. Pour se faire, le ministre s’est engagé, lundi 10 juillet, à fermer des réacteurs nucléaires : « Ce sera peut-être jusqu’à 17 réacteurs, il faut qu’on regarde » s’avance prudemment l’homme politique.
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