Les parents automobilistes français ont des craintes pour leurs enfants en voiture. Pour autant, ils n’ont pas toujours une conduite exempte de tout danger. Le second baromètre prévention routière 2018, nous décrypte un peu cette fameuse conduite de « bon père de famille », ou pas…
Du 4 au 12 octobre 2018, l’institut CSA à interrogé via internet 1.513 parents automobilistes. Détenteurs du permis de conduire, ils ont également au moins un enfant de moins de 18 ans au sein de leur foyer.  Sur ce panel 98% possèdent une voiture qu’ils utilisent au moins une fois par semaine.Â
Des trajets quotidiens et des parents habitués à conduire avec leurs enfants et pourtant l’étude souligne que cela ne supprime pas le facteur risque de la voiture. En effet, 65% des parents interrogés se disent distraits par leurs enfants en voiture. Et 50% voient ces trajets comme une source de stress et de fatigue.Â
Un bon père de famille pas si irréprochable
Sur les parents interrogés, 4 sur 5 se disent suffisamment sensibilisés à la prévention routière. A l’inverse, seuls 57% estiment que leurs enfants le soient. Reste à savoir comment les éduquer. Si 88% estiment que la famille est la meilleure arme en terme de prévention routière, 84% trouvent que l’école à également un rôle indispensable.
 « Les conducteurs français parents d’enfants sont en contradiction avec eux-mêmes : ils reconnaissent avec une certaine honnêteté avoir parfois des comportements à risque lorsqu’ils conduisent leur voiture avec leurs enfants et redoutent par ailleurs ces mêmes comportements pour leur enfant, comme par exemple l’usage du téléphone portable », analyse Pierre Labarraque, Directeur du département Banque Assurance chez CSA.
La vie de parent raisonne avec répétition. Pour inculquer quoique ce soit dans la tête de votre progéniture il faut lui rabâcher l’information inlassablement. Ainsi, 65% des parents doivent rappeler au moins une fois par semaine les règles de prévention. Mais l’arroseur arrosé n’est pas un mythe et 28% des enfants reprochent de temps en temps à leurs parents de ne pas respecter le code de la route. Et pourtant, les parents ont plutôt tendance à mieux respecter le code de la route quand ils sont en présence de leurs enfants.
 « Au-delà des contradictions que révèle ce baromètre sur le comportement des parents au volant, nous retenons leur volonté d’être exemplaires et de transmettre les bons réflexes à leurs enfants.», explique Delphine Asseraf, Directrice de l’écosystème « Ma mobilité » chez Allianz France.
Les principales infractions des parents automobilistes
Malheureusement, comme toujours l’éducation des parents c’est un peu « fait ce que je dis, pas ce que je fais ». Et en matière de sécurité routière c’est la même chose. L’exemple type se passe au feu tricolore où les parents expliquent à leurs enfants qu’il ne faut jamais traverser quand le petit bonhomme est rouge. Chose que nous faisons évidemment dès que nos enfants sont déposés à l’école.
Et donc concrètement, voici comment les parents automobilistes se transforment en mauvais élèves :Â
–    27% des parents déclarent dépasser les limitations de vitesse
–    15% utilisent leur téléphone au volant, malgré les récentes interdictions (135€ d’amende et 3 points de retrait de permis)
–    1 parent sur 10 déclare qu’il lui arrive de conduire sous l’emprise de l’alcool ou de la drogue
–    1 parent sur 10 ne respecte pas le stop, le feu ou la priorité
–    1 parent sur 5 oublie de vérifier si son enfant est attaché ou n’installe pas son enfant dans un équipement adapté (siège auto, réhausseur)
L’enfer c’est les autres
Ce qui est incroyable avec les parents automobilistes français, c’est que s’affranchir du code de la route, ça ne leur pose pas de problème, en revanche, l’intolérance est totale quand il s’agit des autres conducteurs. Et en l’occurrence, 4 parents sur 5 sont inquiets pour leurs enfants du comportement des autres usagers de la route.
–    39% redoutent l’usage du téléphone
–    36% redoutent le refus de priorité au passage piéton (alors qu’ils sont 13% à ne pas respecter les priorités pour les passages piétons),
–    34% redoutent la consommation d’alcool ou de drogue (mais ils sont 13% à déclarer qu’ils conduisent en en ayant consommé).
Même constat à pied ou à vélo, 1 parent sur 3 ne met pas de casque à son enfant lorsqu’il fait de la trottinette, 18% l’omettent à vélo, quand ils sont 81% à avoir appris cette consigne à leurs enfants.
La voiture est un lieu de partage
Le voiture n’est pas que sujet de brimade et de PV. La preuve avec ce dernier point mis en exergue par les parents automobilistes. Nous courrons tous après le temps. Nous avons tous l’impression de se croiser plus que de profiter de sa famille. Or la voiture est un endroit clos dans lequel on passe un certain.
Ce n’est donc pas étonnant de voir que 84% des parents automobilistes voient leurs trajets comme des moments de partage. 78% en profite même pour parfaire l’éducation de leurs enfants. Qui n’a pas de souvenir de jeux ludiques en voiture avec ses parents. Jeux qui étaient souvent à vocation éducative. Mon préféré : citer les 50 états américains.Â