La crise du coronavirus et les dispositions gouvernementales prises pour lutter contre la pandémie du virus ont bouleversé nos habitudes. Parmi ces mesures, le confinement mis en place depuis le 17 mars dernier, est un véritable tsunami dans nos vies et dans rues. Les routes françaises et mondiales sont désertées impactant directement le prix du baril de pétrole et donc le prix à la pompe.
Qui dit confinement, dit trafic réduit à presque néant. La France qui roule s’est endormie, comme dans la majorité des pays du monde afin de limiter au maximum les risques de propagation du Covid-19. Les répercussions de cette baisse drastique du trafic à de nombreuses conséquences sur la pollution mais également sur le prix du baril. D’autant plus que les voitures ne sont pas les seules à moins consommer : le monde fonctionne au ralenti, de nombreuses usines sont fermées, les gens ne voyagent plus et se déplacent à pied… Le calcul est évident : la consommation mondiale de pétrole chute inéluctablement ! Sans compter les difficultés de stockage qui complexifie la situation…
« L’inquiétude à propos de l’augmentation des stocks mondiaux, en particulier aux États-Unis, où la pandémie de coronavirus pèse sur la consommation d’essence, entraîne une pression sur les prix du pétrole », a expliqué Kim Kwangrae, analyste des matières premières chez Samsung Futures Inc, sur Bloomberg News.
La 20 avril dernier, aux Etats-Unis, le prix du baril de pétrole est passé sous la barre des zéro, atteignant ainsi des prix historiquement bas ; un record absolu pour le pays de l’oncle Sam. Une station-service du Winconsin a vu le litre d’essence chuter 78 centimes de dollars, soit 19,84 centimes le litre. Rouler n’aura jamais coûter si peu, mais n’aura jamais non plus été aussi interdit. Dommage !
 Quel impact de la chute du prix du baril de pétrole en France ?
Pouvons-nous espérer voir les prix français atteindre un niveau aussi bas qu’aux Etats-Unis ?  Avec le prix du baril de pétrole qui est passé, en même pas 2 mois, de 70 $ à 9 $ (avant de remonter presque immédiatement à 19 $), on peut effectivement  s’attendre à un adoucissement du prix du litre à la pompe en France ! Et bonne nouvelle, le prix du litre de SP 95 tourne actuellement autour de 1.20 €, soit une baisse de près de 18 € entre aujourd’hui et le début de la crise sanitaire.
En revanche, si les prix ont déjà bien baissé en France, il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils s’effondrent autant qu’aux Etats-Unis. Et la principale raison excluant la possibilité de voir le litre d’essence s’afficher à 78 centimes est tout simplement que plus de 50% du plein que l’on paye est composée de taxes qui ne sont pas prêtes de disparaitre.
Comment le prix du baril peut-il atteindre une valeur négative ?
Mettre à l’arrêt un site de production de pétrole coûte extrêmement cher aux pétroliers à moyen et long terme ce qui explique que cette industrie continue de tourner malgré une demande en chute libre. En effet, stopper temporairement l’extraction de l’or noir dégrade les sols et donc réduit fortement les capacités de production dans le temps.
C’est pour cette raison que certains producteurs ont été capable de vendre à perte, pour ne pas dire payer pour se libérer de le « sur-production » plutôt que de fermer les sites le temps que l’économie se relance. Un phénomène qui explique comment le prix du baril aux Etats-Unis est passé au-dessus de la barre des zéro avant de rebondir.
Le prix d’un baril faible n’est pas forcément une bonne nouvelle car cela va ralentir la transition énergétique dont la planète a besoin.
Les investissement dans les énergies renouvelables seront moins rentables, et autre effet pervers, la consommation peut augmenter.
Car lorsque le prix de l’essence est plus faible, on se permet des trajets que l’on ne ferait pas sinon.