En matière de malus écologique, le gouvernement semble jouer avec les automobilistes comme un chat avec une pelote de laine. Il annonçait il y a peu renoncer à l’instauration d’un malus au poids avant de finalement faire volte-face et annoncer sa mise en place prochaine. Quant au malus écologique se basant sur les émissions de CO2, celui-là s’envole avec pour ligne d’arrivée un montant maximum de 50.000 € en 2023.
Depuis quelques années, il ne fait pas bon rouler en voiture plutôt qu’en vélo ! Et ce n’est pas les mesures proposées dans le projet de loi de finances 2021 (PLF) qui nous feront dire le contraire. En effet, deux d’entre elles pourraient être particulièrement douloureuses pour les Français qui souhaiteraient acheter une nouvelle voiture cette année. Entre un malus écologique nettement revu à la hausse et un malus au poids qui n’a aucune logique face à la mobilité verte, il y a de quoi sérieusement envisagé de faire un Paris – Marseille en trottinette !
Commençons par le malus écologique qui devrait atteindre les 50.000 € pour les véhicules les plus polluants d’ici 2023. Si évidemment, dans une logique écologique, cette taxe fait sens, là , elle devient déraisonnable et pourrait être un danger pour l’industrie automobile en France. Même si une personne fortunée n’aura pas de raison d’acheter sa voiture en France si elle doit payer 50.000 € de malus. Les pays voisins devraient leur paraitre particulièrement attirant. De tels montants de malus pourraient être contre-productif alors même qu’il s’agit certainement là de la taxe automobile la plus pertinente. C’est dommage d’aller toujours trop loin !
Le dernier barème proposé pour 2021 :
– En 2021, le seuil de déclenchement passe à 133g/km (contre 138g/km actuellement) pour un malus de 50€. Le plafond passe de 20.000€ à 29.070€ pour un taux d’émission relevé de 213g/km à 218g/km.
– En 2022, la grille est encore plus sévère avec un seuil de départ à 128g/km pour un malus de 50€. Le plafond atteindre, lui, les 40.000€ pour 224g/km et plus.
– En 2023, le plafond sera fixé à 50.000 €.
Pourquoi le malus au poids est un non-sens ?
L’Etat français ne manque généralement pas de créativité lorsqu’il s’agit de sortir une nouvelle taxe du chapeau. L’une des dernières en date : le malus au poids qui taxerait tous les véhicules neufs achetés dont le poids est supérieur à 1.800 kg. Rien n’est encore fixé mais le montant de la taxe pourrait s’élever à 10€/kg supplémentaire.
Une absurdité qui taxerait donc des véhicules hybrides et électriques pénalisés par le poids de leurs batteries. Il s’agit pourtant là de véhicule dit « propre » encouragé par le gouvernement. Heureusement, rien n’est encore arrêté, mais il pourrait y avoir des exonérations mises en place pour les familles nombreuses qui n’ont d’autre choix que de rouler dans de grosses voitures. Même chose pour les voitures électriques.
La deuxième raison qui fait enrager les automobilistes est de voir que le gouvernement est prêt à rebaptiser une taxe afin d’imposer deux fois la même chose. Car s’il l’on pousse un tout petit plus loin le raisonnement de la taxe au poids on se rend compte qu’elle taxe les mêmes véhicules que le malus imputé aux émissions de CO2, hormis les véhicules électrifiés. En effet, jusque-là étaient taxés les véhicules émettant le plus de CO2 et donc dans la majorité des cas les plus lourds.
Les bonus au régime !
Il s’agit peut-être là du principe des vases communicants ? Quand l’un se remplit, l’autre se vide ! Quand le malus gonfle, le bonus fond. Et oui, le PLF 2021 revoit à la baisse le bonus écologique dont bénéficiaient les véhicules les plus verts. Sachant qu’un véhicule bénéficiant d’un bonus écologique ne doit pas être revendu avant 6 mois et 6.000 km au compteur.
- – Désormais lors de l’achat d’un véhicule « zéro émission » le bonus maximal passe de 7.000€ actuellement à 6.000€.
- – Quant aux hybrides rechargeables émettant moins de 50g de CO2 /km, affichant une autonomie « zéro émission » d’au moins 50km et vendus 50.000€ maximum, le bonus passe de 2.000€ à 1.000€.
- Mais la bonne nouvelle c’est l’arrivée d’une nouvelle prime de 1.000 € pour l’achat d’un véhicule électrique d’occasion.
Les autres modifications qu’il faut connaitre
La prime à la conversion pour les ménages les plus modestes qui souhaitent mettre leur voiture ancienne à la casse et acheter un véhicule neuf, logiquement moins polluant, devrait être maintenue. Elle s’élève à 3.000€ pour l’achat d’un véhicule thermique et 5.000€ pour l’achat d’une voiture électrique.
Et pour finir, le malus sur les voitures de 10 CV et plus, la taxe de 500€/CV pour les véhicules de 36 CV minimum et le malus annuel de 160€ touchant les voitures émettant au moins 190g de CO2 par kilomètre disparaissent ! Une bonne nouvelle.